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Emile Vallée

                                      Emile Vallée

 

Émile Vallée est né au printemps de 1924 à Levallois- Perret. Il a huit ans quand son père décède d'une maladie pulmonaire suite aux gaz nocifs reçus dans les tranchées à Verdun. Sa mère décède deux ans plus tard. Il est adopté par sa tante Julia Génard qui tient un commerce à Cartignies.

Il fréquente l'Ecole du village et ensuite le Collège de Fourmies. Ses études le destinaient à une carrière d'ingénieur, mais à 16 ans, lors de l'invasion allemande de mai 1940, des incendies ravagent une partie du village de Cartignies. Il est obligé d'interrompre ses études et sur les conseils de sa tante il entre à la Mairie de Cartignies comme Secrétaire.

En mai 1942,  il entre à l'O C M, son chef est Eugène Lorette. Émile est son agent de liaison, il est en relation avec Fernand Wargnie, Jules et Roger Lebon qui sont eux aussi à l'O C M. Avec l'arrivée du B O A, il est en relation avec Pierre Deshayes et aussi avec le mouvement Libé-nord  B O A de mon père, de mes deux frères et des autres de l'équipe des parachutages du terrain " Couesnon ".  En janvier 1944, des arrestations touchent le groupe de l'Avesnois, surtout à Landrecies où Henri Godart est abattu dans sa ferme cernée par la gestapo..Le. traître est démasqué c'est l'agent de liaison de Robert. Il doit être éliminé, c'est une des missions d'Emile Vallée mais Plantain est introuvable. Les arrestations continuent  et  le 17 mars, c'est à Cartignies. Émile est arrêté avec Jules et Roger Lebon, mon père et mes frères que le traître a connu quand, Roger Robert l'a envoyé chercher un poste émetteur chez mon père. La gestapo s'acharne surtout sur Émile et Roger Lebon qui ont été dénoncés pour résistance, mais mon père et mes frères sont accusés d'avoir détenu un poste émetteur; celui que Plantain est venu chercher à la ferme de mes parents en Octobre 43, mais la torture n'aura jamais raison de leur mutisme, leurs compagnons de résistance inconnus du traître, ne seront jamais inquiétés. Le 24 juillet1944, Émile quitte Loos pour la prison St Gilles, de là, il est embarqué dans le dernier train nazi qui quitte Bruxelles. Il est incarcéré à la forteresse de Bayreuth. Émile apprend d'un détenu qui sert la soupe que son dossier ne l'a  pas suivi et que la gestapo ignore ses motifs de détention.

Émile va donc pouvoir bluffer: à l'interrogatoire, il dit qu'il a été arrêté pour représailles pour célébration d'une cérémonie du 11 novembre. Sa sentence de mort est commuée en détention dans un camp de concentration. Émile est envoyé au camp de Flossenburg, il est employé à des travaux dans une carrière. En mars 1945, il est  transféré au camp de  Regensburg. Avec ses compagnons, il effectue des opérations de déminage, mais épuisé, il est dans l'incapacité  de dégager des bombes, on le renvoie donc à Flossenburg

Vers le 15 avril, les autorités nazies décident l'évacuation du camp. Une pitoyable colonne d'hommes décharnés, malades et épuisés se met en marche: on marche ou on crève, ceux qui tombent sont achevés d'une balle dans la nuque. Émile sait qu'il  n'atteindra  pas le bout du voyage.  Sa décision est prise: mourir d'une  balle dans la nuque ou en s'évadant, qu'importe! A l'orée d'un bois, il plonge dans un fourré, il n'a pas été vu,  il est sauvé. Une fois que le reste de la colonne est passé, il marche mais s'écroule d'épuisement. Il est réveillé brutalement par des soldats allemands, il porte la tenue rayée de déporté. Émile leur dit que les gardes ont ordonné à tous les détenus de partir. On l'accole à un arbre pour le fusiller: " Vous allez me tuer ? " lance t'il à l'officier qui commande le groupe. Les allemands discutent entre eux : "Dirigez vous vers le Danube !" lui dit l'officier et la marche continue. Il se présente à une ferme, les occupants sont d'abord réticents puis lui donne à manger et on le planque dans le grenier au foin. Cinq jours plus tard les troupes américaines arrivent au village. Émile est libéré, il sera soigné pendant plus d'un mois en Allemagne, le 2 juin 1945, il est rapatrié et arrive à Cartignies le 18 juin 1945, presque deux années sont nécessaires à son rétablissement.

Émile décédera  en novembre 1991 d'un infarctus. 

 



06/08/2009
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