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les camps de concentration

       Sur cette photo "   l' arrivée au camp  "

De Buchenwald. ils furent emmenés dans des camions découverts jusqu'à Ellrich  Ce n'était alors qu'un vaste bâtiment divisé en quatre  blocs,. La nuit couchée deux par deux dans le bloc où règne une chaleur étouffante, ils  étaient un petit groupe de Français perdus parmi les tziganes, les tchèques et les polonais.

Le chef de bloc était une brute, qui assommait son homme chaque jour, les déportés Français connaissaient la haine des SS pour ces étrangers jaloux des belges et des Français qui à cette époque recevaient encore quelques colis.   Au début de septembre 1944   mon père et Gérard sont envoyés à Dora Laissant Robert seul à Ellrich. Après quelques heures sur la paillasse des grands cris résonnent,  c'est le lever.  Il est 3 heures 30, ils n'ont pas à se laver, l'eau ne coule pas au robinet, ils n'ont pas à se vêtir ils ont dormi tout habillés, ils ont seulement à se chausser en tirant de dessous la tête de leur Paillasse leurs galoches pour se les attachées avec une  ficelle ou un morceau de fil électrique qu'ils ont ramassé sur le chantier.  La porte s'ouvre pour le café  pour être servi, il faut avoir un quart ou une boite en fer blanc.  Près de la moitié des hommes attendent encore en file leur quart de jus, mais le cri du kapo interrompt la distribution.  Qu'ils aient ou  non été servis, tous sont jetés dans la nuit pour le rassemblement sur la place d'appel.  Il est 4 heures 15, les 2000 hommes s'alignent en une longue colonne en rang par  cinq. Après une attente interminable, la colonne s'ébranle enfin, passe la porte où les SS recomptent les rangs de cinq.   Dix mètres environ avant la porte du camp, 100 hommes à la fois se découvrent, et tête nue, les bras collés au corps, ils passent  devant les SS, c'est le règlement. Les colonnes gagnent la gare toute proche, souvent le train n'est pas arrivé, et après quelques minutes celui-ci arrive à quai.  Les hommes, se hissent avec difficultés sur un plancher trop haut d'un wagon, mais chacun s'active et fait un effort surhumain pour éviter la trique.   Arrivés sur le lieu de travail, les uns sont affectés au déchargement des wagons, d'autres à la corvée des briques, six hommes qui vont passer douze heures à décharger des briques en se les passant une par une, ces malheureux qui sont trop faible pour  les jeter et les recevoir deux par deux.  D'autres qui font a peine 35 kilos effectueront le transport de sacs de ciment de cinquante kilos, pense t-on à   ce que cela représente, d'autres   effectuent le transport des rails de chemins de fer à 7  individus, alors que 10 suffiraient à peine à faire ce travail pendant  12 heures.   Enfin le coup de sifflet libérateur annonce la fin du travail, mais la journée n'est pas pour autant terminée. Il est maintenant 19 heures et cela fera bientôt 16 heures qu'ils sont debout, avec leurs  galoches aux pieds, depuis le réveil ils n'ont pu s'asseoir un seul instant.  Il arrivera même à plusieurs reprise que les hommes rentreront à minuit, ce qui n'empêchera pas le réveil à 3 heures 30 du matin.  Vers le 10 novembre mon père tomba malade, Gérard le conduira à l'infirmerie où il mourut le 11 novembre, lui qui était un ancien combattant de 14-18.

Le camp de Dora était l'endroit ou l'on fabriquait les V1 et lesV2, l'usine se trouvait dans un souterrain. Dès l'avance des troupes américaines, les SS décidèrent l'évacuation du camp, René Casta quitta Dora avec la 1 ère colonne et fut libéré par les troupes américaines et ce après avoir parcouru 700 kilomètres à pieds.   Une 2 me colonne en est partie le 4 avril avec environ 4000 hommes. les SS les firent descendre sur le quai. L'embarquement fut exécuté dans la précipitation, les SS les bousculaient, les matraquaient pour hâter leur départ. Un wagon portait une inscription en Français « chevaux en long 8, hommes 40 », les SS firent monter dans ce wagon 136 hommes. Pendant 10 jours et 11 nuits ils sont restés coincés, comprimés,  étouffés, sans rien absorber, sans rien éliminer, tel a été leur  sort invraisemblable.   Quelques dix minutes plus tard il stoppe à nouveau dans une gare, ils sont à  Ostérode, et voici 100 heures qu'ils n'ont rien mangé. le silence morne qui pèse sur la colonne est rompu de temps en temps par le claquement sec d'un coup de pistolet, il s'agit d'un malheureux qui à bout de force est tombé et a reçu une balle dans la nuque. La croisière de misère continue, le 8 avril à minuit, ils monteront dans des wagons et n'en descendront  que le samedi 14 à 16 heures. Ils n'osent même plus se regarder tant ils ont triste mine, ils sont méconnaissables, ils n'ont plus figure humaine au loin se profilent des miradors, un camp et là pour les accueillir, c'est le camp de Ravensbrück.   Aussitôt entrés dans le camp, ils apprennent  que l'on  va leur distribuer  des vivres, cela voudra dire  qu'ils allaient   reprendre la route, au fur et à mesure que nous avançons, nous voyons un homme allongé sur l'herbe, une couverture sur la tête, un deuxième est étendu un peu plus loin, les prisonniers ont compris, le sang coule encore de sa nuque. Ils passeront la nuit dans une grange à 500.  Soudain le paysan entre dans la grange en criant «  les prisonniers lui ont volé la soupe du cochon » le lendemain ils repartent  pour une nouvelle journée de marche. Le soir les prisonniers apprennent qu'une distribution de farine et de viande doit être faite.  Une cuillère de farine grise et un morceau de viande si ridiculement petit, qu'il revient a chaque homme  un morceau  de viande gros  comme la dernière phalange d'un petit doigt.. Un bruit court que des camions de la Croix-Rouge sont arrivés, en effet ils reçoivent un colis pour cinq hommes, il faut se grouper à 5 hommes et si possible a 5 Français.  Elle sera bientôt arrivée cette minute exceptionnelle ou l'on franchira la frontière de « France » mais, à combien seront-ils?  Enfin le soir ils sont libérés, ils regardent hébétés, ils ne peuvent pas croire que cela est arrivé.  Après avoir repris quelques forces, le miracle se produit, ils franchissent la frontière de France: ils en ont tant parlés, que maintenant, ils ne peuvent vraiment plus réaliser qu'ils vont vivre cette minute unique car voici le premier drapeau Français

                       «  le miracle est accompli, la France, voici la France »



31/07/2009
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