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Colbert Quentin

           Devoir de mémoire au collège

                Colbert-Quentin

 

 

 

 

 

Les élèves n'ont pas hésité à prendre note des propos des deux hommes.


Les élèves de troisième du collège Colbert-Quentin ont partagé un instant de découverte de l'histoire de notre pays, à travers deux histoires locales vécues par deux hommes invités à apporter leurs témoignages : Serge Adiasse, actuel président des anciens combattants de Boué, rescapé du massacre du Gard, et Albert Meresse de Fesmy-le-Sart, dont le père et les frères de Cartignies dans le Nord sont morts en déportation.

Occasion encore pour ces élèves de découvrir qui est Colbert Quentin, dont le nom a été donné à ce collège. Le principal du collège Stéphane Menet a souhaité la bienvenue aux deux témoins de l'histoire et invité les élèves à la plus grande attention et au respect des témoignages, bien entendu chacun étant invité en fin de conférence à poser ses questions. Dans le calme et le respect de l'évocation des événements vécus par ces deux témoins vivants, les élèves de troisième ont écouté et pris des notes.
Albert Meresse d'évoquer l'implication de son père dans la résistance dès le début des hostilités de la deuxième guerre mondiale. Il évoque la mémoire de Gilbert Bétrancourt qui fut condamné à mort et fusillé au Mont Valérien. « Les relations avec les différents groupes étaient très secrètes. Au Nouvion Robert Degon était un des leaders de la résistance dans ce secteur, Raymond Wargnie de Cartignies était aux côtés de Vimont Vicary… » des noms donnés à des rues, des noms qui restent gravés dans les mémoires comme des symboles d'une fierté nationale.
Albert Meresse était lui-même dans le secret de la résistance dans ce secteur de Cartignies, tout enfant (il n'avait que onze ans) il était chargé par son père de transporter des bulletins de liaisons avec son instituteur qui le chargeait de punitions prétexte à communiquer en secret entre résistants et à passer des messages personnels pour favoriser les parachutages, notamment sur le terrain Couesnon. Il évoque les parachutages successifs dont les derniers transportaient des armes et des postes émetteurs… Toute la difficulté était de camoufler les containers dont les avions se délestaient de préférence les nuits de pleine lune pour bien viser…
Le 17 mars 1944, ce fut l'arrestation du groupe de six résistants qui connurent tous les supplices pour les amener à divulguer les opérations ce qu'ils n'ont jamais fait et c'est ce qui a conduit le père et les deux frères Meresse à être déportés à Buchenwald d'où ils ne sont pas revenus… Une tragédie familiale, celle de tout un village qui a vécu dans la clandestinité et qui a offert à la France une image de solidarité et de reconnaissance de la nation, face à ces faits de guerre qui ont conduit en 1944 à la libération « pour qu'on ne soit pas allemands… »
Le 6 juin  1944, c'était le débarquement et le 1er septembre, la région est libérée.
Serge Adiasse de prendre ensuite la parole pour dire ce que furent la libération et le manque de discipline, avec sensibilité, les yeux encore chargés de larmes, il évoque l'arrivée des soldats américains, la dislocation des groupes allemands, leur confrontation au maquis de Mazinghien Au pont du Gard, deux soldats allemands sont trouvés morts, le hameau est alors encerclé par les Allemands en fuite, puis éclate la fusillade dans le hameau où toutes les maisons sont incendiées… au loin, à Guise c'est la

libération, la joie… Serge Adiasse parmi neuf hommes est emmené dans la cour de la ferme Boulanger. Colbert Quentin instituteur à la Neuville Dorengt qui revenait au moment de la rafle de donner ses cours à l'école de la Neuville et qui rentrait chez ses parents à Boué était du groupe, seul Serge Adiasse en sort rescapé, il est retrouvé blessé, pris d'un malaise, mais vivant… Avec une émotion vibrante aujourd'hui il évoque ce moment marqué à jamais dans sa mémoire

Au hameau du Gard, on dénombrera trente-six morts, des hommes très jeunes jusqu'à un vieillard de plus de 80 ans.
Actes de sabotages, réquisitions des produits de la ferme, la propagande allemande et l'instauration du couvre-feu… A la libération ce fut la joie de certains  mêlée aux deuils, à la grande misère… représailles
La solidarité et la grande amitié ont été les liens les plus précieux entre les populations opprimées, au service d'un idéal national, pour la liberté de tous.
Il y a bien un devoir de mémoire et d'hommage pour celles et ceux qui sont morts pour la sauvegarde de ces libertés.
En seconde partie de cette conférence vibrante et émouvante, Anne Wittrant professeur d'histoire au collège Colbert Quentin a invité les élèves à poser leurs questions et à découvrir des documents, paquets de parachutage, la tenue de Serge Adiasse au moment du massacre. Ce fut une leçon d'histoire vivante de deux témoins intarissables sur les faits de cette époque qu'à jamais ils gardent en mémoire et font découvrir pour que plus jamais pareille catastrophe humaine ne revoie le jour. Serge et Albert ont crié leur fierté de vivre aujourd'hui dans un pays dont la liberté doit être sauvegardée en tenant compte des souffrances de leurs ancêtres, de leurs mères, de leurs pères, frères et sœurs, de leurs camarades de combat et d'entraide pour que « plus jamais cela se reproduise. »

 



11/02/2010
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