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P Deshayes

         

                 PIERRE DESHAYES*

                 Alias Rod. Gramme. Mussel.  Jean Pierre

Pierre Deshayes est décédeé à Redon le 26/101/2011 

il est inhumé à Le Pouliguen 

 

     

      Pierre Deshayes né le 24 12 1918 est originaire de Bretagne, a la mobilisation générale il est appelé sous les drapeaux, et a la débâcle, il est fait prisonnier, comme il était cheminot il fut libéré quelques mois plus tard. Il n'avait qu'une idée en tête, rejoindre Londres. La seule solution était par l'Espagne, et en janvier 1941 il se trouve à l'ambassade anglaise à Madrid, et avec l'aide de celle ci il gagne la frontière portugaise, Lisbonne et ensuite Gibraltar. A force de ténacité il arrive en Écosse le 13  juillet 1941, et il séjourne au camp de Camberley après  il s'engage au B C R A. Après un stage  de parachutage  il passe 5 mois au centre d'apprentissage d'agent Spécial. 

Dans la nuit du 22 au 23 décembre il est déposé dans la région de Châteauroux, il se rend à Lyon, et rencontre le secretaire de Jean Moulin, qui lui remis des fonds pour le groupe voix du nord  ensuite il se rend dans la région parisienne, et dans le nord, vers le 10 janvier  1943,  en utilisant une couverture professionnelle d'inspecteur des lignes téléphoniques.   Son travail était surtout de former des réseaux et trouver des terrains de parachutage, pour alimenter les résistants en armes. Sitôt arrivé,  Jean Pierre Rencontre Albert Vanwolput qui était du groupe Libé-Nord. Il rencontre Vankemmel pour le secteur d'Armentières, il descend vers Valenciennes rencontre Lépine, et Chabloz pour l'avesnois. Jean Pierre rend compte de son travail à Londres, et le 24 mars 1943 le B O A est formé, et en avril Jean Pierre est nommé chef du B O A pour la région A (dép. 59/62/02/80/76) il est rejoint par Maurice Gallet  (le célèbre capitaine Gustave) ensemble ils s'occupent de trouver des terrains de parachutages et de les faire homologuer. Jean Pierre rencontre Lorette à Avesnes,  Robert à Landrecies et recrute quelques terrains. Début avril il dispose déjà de 15 terrains mais  ne seront pas tous reconnu par Londres, Jean Pierre préfère l'avesnois et le nord de l'Aisne car ils sont plus propices pour la sécurité  il rencontre  Jules Meresse  à Cartignies, il découvre un terrain il s'appellera "Couesnon» que l'on appellera aussi terrain des Meresse et il le fera   homologuer par Londres en juin 1943. Couesnon sera le principal terrain de Jean Pierre, Surtout pour le sérieux de son équipe et terrain de secours, en cas de problème sur d'autres terrains, ce fut le terrain qui reçu le plus de parachutages, 5 au total, malgré que 14 étaient prévus, les échecs étaient dus « Avions écrasé : Avion abattu par la DCA Équipe Couesnon arrêtée »    L'équipe du terrain Couesnon était composée de 6 hommes, du groupe Libé nord: 1ere, lors des arrestations des membres de l' OCM de l'avesnois, toutes  les armes ont été découvertes par l'ennemi, puisque le traître Plantain connaissait tout: 2eme, aucune arme du terrain Couesnon ne fut prise par l'ennemi, et pourtant Plantain connaissait Jules Meresse et ses deux fils, puisqu'il était venu, envoyé par Robert, chercher un poste émetteur. Jules Meresse  méfiant, ne lui avait fait aucune confidence sur les autres membres du groupe.  Lors de l'arrestation de Jules Meresse et de ses fils, cinquante containers étaient cachés dans un trou recouvert d'épines, et comme ils n'ont jamais causé, les 3 autres du groupe n'ont pas été arrêtés, et les armes n'ont jamais été découvertes.

Le 7 septembre 1943, Jean Pierre rencontre Fernand Wargnie, et le nomme chef de secteur; et à compter de cette date, c'est F Wargnie sous le nom de" Raphaël " qui s'occupera du transport des armes vers les groupes désignés par Jean Pierre, Raphaël sera à tous les parachutages sur le terrain Couesnon.

Jean Pierre se dépense beaucoup il est partout, il est sur le terrain, il rencontre ses agents  il a une audace inouï,  pour les Allemands il est insaisissable, mais ils en avaient une frayeur réelle car il était souvent armé ils n'auraient pas osé l'attaquer de front, ils ont d'ailleurs  abattu  un commissaire de police pensant que c'était  lui. S'estimant brûlé il demande a Londres a être remplacé. Le 29 janvier 1944 Robert Aubiniere fut parachuté il était le nouveau chef du B O A RégionA  Jean Pierre lui passa toutes les consignes et est prêt a regagner l'Angleterre, Mais plusieurs affaires vont retarder et contrarier son départ

  1ere) La trahison d'un résistant de Lens qui passa par le tribunal de la résistance et fut exécuté 

2eme) un agent de l'organisation TODT devait être kidnappé, et ramené en Angleterre, et Jean Pierre devait regagner Londres par cette opération, mais l'arrestation de Dubois du S O E fit que l'opération nu pas lieu.

     Ayant loué deux grands box dans un grand garage du quartier de Fives Lille, J Pierre  lui remis les reçu de location établis au nom de Pierre Lebert, sa fausse identité.

     Robert Aubiniere    fut  arrêté le 14 avril à Lille, suite à la trahison d'un certain Mercier, adjoint de René Fassin  délégué militaire pour la région nord.

 Étant toujours à Lille, il repris la direction du B O A  et dés le lendemain de son  arrestation  il fis évacuer son PC  place Geneviève à Lille, les papiers mis en sécurité à croix et le matériel: machine a écrire, poste émetteurs etc. entreposé dans l'un des box loués dans le quartier de Fives Lille.

   Deux  ou trois jours plus tard, il décide de les transporter au  Nouvion en Thiérache.  Alors qu'avec Adrien (Claude Meurice) et Gustave (Maurice Gallet) ils étaient  occupés à charger la voiture une traction AV  noire s'arrêta  à l'entrée du garage et deux hommes en descendirent, l'un de taille moyenne en costume gris et l'autre plus grand  avec un imperméable de style  et de couleur très reconnaissable.

Gustave et J Pierre pistolet en poche et étant près a s'en servir en cas de besoin . Nos deux hommes s'avancent dans la cour  et jettent un coup d'œil circulaire, au bout de quelques secondes, J Pierre avance vers eux pour les renseigner. Le civil  qui était peut être celui qui était connu sous le nom de « Henri  le canadien » me demande si il était le gardien  du garage, il  lui dit que celui-ci  habitait la maison  située au fond de la cour.

  Apres un temps mort, il reprend : êtes-vous monsieur Lebert ? Dès lors, J Pierre comprend qu'ils ont trouvé  sur Robert Aubiniere le reçu de location.

  Il leur répond, Je ne suis pas monsieur Lebert mais je le connais très bien car c'est l'un de mes collègues, contrôleur au P T T,  il ne gare plus sa voiture ici et pour le trouver il faut aller au garage des PTT rue de wazennes à Lille.

  A sa question « ces quoi contrôleur P T T, contrôleur pommes de terre? J Pierre  précise qu'il s'agit du contrôle des installations  électromécaniques des réseaux téléphonique. Il fait semblant d'approuver par « ah bon ah bon » aucun de nous n'est dupe, mais ils ne sont pas en position de force. Ils étaient venu pour s'informer, non pour procéder à une arrestation.

   Pendant la « conversation »  Gustave a allumé une cigarette et pris position  prés de la sortie de manière à pouvoir couper leurs replis.

Apres les avoir informés qu'il était temps pour nous de partir, J Pierre demande à Adrien qui était dans le box légèrement  entrebâillé de lui passer la nourrice   

    Dans ce temps, le policier et son garde du corps se rapprochent du box et de notre voiture, ils brûlent d'envie de voir ce qu'il y a  à l'intérieur, mais n'osent pas trop s'en approcher.  Le civil  aperçoit sur la banquette arrière de la voiture plusieurs valises dont deux, très caractéristique, « elles contenaient des postes émetteurs »  et il lui en fait la remarque, tout en enfilant  la manche gauche de mon pardessus, il lui précise qu'ils  ont un chantier à Cambrai et que en plus de leurs bagages, ils ont leurs appareils de contrôle, ah bon lui répond t'il.

  Au moment de reprendre le volant son interlocuteur allume une cigarette sortie  d'un paquet de celtiques. A son tour toujours de la main gauche il saisit sa pipe bourrée de tabac Anglais et lui demande « auriez vous du feu ?, il l'observe, et font quelques pas l'un vers l'autre, allume sa pipe et il l'en  remercie, sans doute voulais t'il lui montrer qu'il contrôlais parfaitement  la situation ?.

  Apres cet ultime épisode les deux G F P regagnèrent leur voiture. Ils revinrent ultérieurement avec des renforts et saisirent le contenu des deux box.

    Avec Gustave ils ont pris la route du Nouvion  et a leur arrivée, chaleureusement accueillis par madame Degon, ils se sont  libérés nerveusement, avec une grande assiette de petits gâteaux fraîchement sortis du four  qui en a fait les frais.

   Notre hôtesse et les siens couraient  les mêmes dangers que nous et cependant n'en montraient rien. D'autres comme eux firent preuve d'un tel courage tranquille, je m'en souviens et les en remercie   

Jean Pierre et ses deux compagnons  installe leur nouveau PC dans un chalet à Dorengt dans la forêt du Nouvion.

Jean Pierre est de nouveau aux commandes, il continu  ses contacts avec ses agents assiste a certains parachutages, il passe toujours entre les mailles du filet, pourtant il est très  recherché.

A son PC de le Nouvion le chalet est occupé par trois résistants Gustave, Adrien, et Mamie Jean Pierre est absent, ils  voient  une patrouille allemande de passage se diriger vers le chalet, il faut faire vite, ils brûlent les archives car le choc est inévitable. Les Allemands sont accueillis par des rafales d'armes automatique, les Allemands  pensent à un groupe bien armé, ils laissent quelques hommes et vont chercher des renforts, les résistants en profitent pour sortir a la grenade, grâce a leur audace ils en sont sortis. Les Allemands reviennent avec un char est détruisent  le chalet  vide.

 Début août 1944, conformément à la demande du délégué militaire, un contingent d'armes devait être livré au groupe voix du nord et WO de Lille. Ces armes qui comprenaient un  bazooka, des fusils mitrailleurs, des fusils, des mitraillettes, des munitions etc.…..furent dégraissées et montées dans la ferme de la famille  Détrez  à  Esqueheries  Le 4 ou le 5 août ce chargement fut transporté jusqu'a Lille avec une fourgonnette conduite par « Raymond » avec a ses cotés Gustave et Jean Pierre.

  A la sortie de Marchiennes, sur un petit pont au dessus du « ruisseau de Coutiches »  se trouvait un barrage allemand composé de quelques soldats et d'une moto avec un fusil mitrailleur sur le side-car. Grâce au sang froid de Gustave et de Raymond, ils  ont pu laisser croire aux soldats qu'ils allaient se ranger sur le coté de la route, en fait ils se sont    engagés dans un chemin a travers bois.

  Des que les allemands ont vu leur manœuvre, ils ont tiré plusieurs coups de feu  et les motards se sont mis a leur poursuite.  Le chemin était si défoncé qu'ils se trouvaient limité à environ 15 a 20 Km  heures. Heureusement, les poursuivants étaient confrontés aux mêmes difficultés pour rouler et encore plus pour utiliser leur F M,  et ils abandonnèrent  leur chasse  au bout  d'un  kilomètre  environ.

A l'arrivée à Lille, 7 impacts furent relevés dans la carrosserie mais aucun  n'était blessé

  Au mois de Août Jean Pierre est remplacé par Jean Vimont Vicary .Le 2 Septembre les Américains arrivent a le Nouvion, Jean Vimont Vicary  sera tué lors d'un combat. Jean Pierre est de nouveau obligé de reprendre la tête, grâce à son audace il aura  bravé l'envahisseur jusque la libération  mais aura vu tomber beaucoup de ses amis. Il sera présent aux obsèques de Jean Vimont Vicary

Parmi toutes les décorations reçu la plus importante et certainement d'être nommé

     « Compagnon de la libération »  par le Général De gaulle

Et en 1996  commandeur de la légion d'honneur

Il fut l'une des plus grandes figure de la Résistance  



06/08/2009
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