Bergues s Sambre 2007
Mon père Jules Meresse et mes deux frères Gérard et Robert arrêtés par
Après des interrogatoires très sévères, pour ne pas citer les durs sévices qu'ils ont endurés, ils n'ont jamais causé, préservant ainsi leurs amis résistants.
La preuve :c'est qu'aucun autre résistant de la commune ne fût arrêté après, et les 50 containers d'armes du parachutage du 5 février 1944, cachés dans un trou recouvert d'épines ne fût pas découvert par l'ennemi.
Suite à trente années de recherche, ce que l'on appelle aujourd'hui le devoir de mémoire, j'ai réussi à retrouver leur parcours.
Ils sont partis de la prison de Loos le 12 juin pour la prison st Gilles à Bruxelles pour arriver par wagon à bestiaux à Buchenwald le 19 juin, où ils ont été désinfectés, rasés, et tatoués, et ensuite fait leur quarantaine, d'où ils sont partis pour le camp de Ellrich et ensuite pour le camp de Dora ,le camp où l'on fabriquait les V 1. Mon père est décédé le 11 novembre 1944 de maladie, mon frère Robert est décédé le 18 décembre au camp de Ellrich de privations et de mauvais traitements, mais ils sont déclarés décédés au camp de Dora car ils sont passés au four crématoire de Dora, quant à mon frère Gérard il était arrivé à survivre et était encore en vie le 1er avril 1945 au moment où le camp était évacué suite à l'avance des américains, mais il fût porté disparu.
3 colonnes sont parties du camp de Dora dans des directions différentes dont une, de 1016 hommes dans laquelle mon frère aurait été, elle fût dirigée vers Gardelegen où les Allemands qui ne devaient laisser aucun déporté vivant aux mains des libérateurs pour cacher leurs crimes, les firent entrer dans une grange où il y avait de la paille arrosée d'essence, ils fermèrent les portes qui furent bloquées de l'extérieur et mirent le feux à la grange. Les cris et les gémissements de ces malheureux que l'on brûlait vif, n'adoucirent pas les allemands dont le seul but était l'extermination.
Quand les américains arrivèrent sur les lieux, ils dénombrèrent 1016 cadavres parmi lesquels on en identifia 4 par leur nom, 301 par leur matricule et les autres défiaient toute identification.
Mon frère Gérard qui fût déclaré déporté disparu,d'après les renseignements que j'ai reçus, il aurait été de cette colonne.
Le devoir de mémoire, c'est de faire en sorte que toutes ces souffrances n'aient pas été acceptées pour rien. Nous pouvons tous faire quelque chose, quelque soit notre geste, comme votre présence aujourd'hui, pour mériter le sacrifice de gens qui nous ressemblaient tant.
Et n'oubliez jamais que ces hommes qui sont morts, étaient les meilleurs, car ils sont morts pour vous.
Merci, et encore merci de nous épargner la honte de l'oubli.
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