F Wargnie
FERNAND WARGNIE
Raphaël dans la résistance
Fernand Wargnie est né à Cartignies le 18 septembre 1914, il n'a connu son père alors mobilisé qu' après la fin de la première guerre mondiale..
A 5 ans il entre à l'école maternelle et à 11 ans et il entre au Collège à Cambrai, pour faire ses études secondaires, il avait une passion pour l'aviation mais sa mère va l'en dissuader, donc Fernand se tourna vers une carrière dans les Assurances et aussi d''Employé de banque, il suivit les cours de l'Ecole Universelle et à la fin de ses études, il fait un stage dans les Assurances. Quelques temps plus tard, Fernand fait son service militaire au 163ième Régiment d'Artillerie et au bout d'un an, il entre à l'Intendance, il est démobilisé fin 1935.
Fernand entre alors à la Banque Dupont jusqu'à la mobilisation le 9 août 1939, début 1940 devant la poussée Allemande il se retrouve avec son régiment à Dunkerque il parvient à s'embarquer pour l'Angleterre et début juin , il débarque à Cherbourg son régiment est reformé et à l'Armistice, le 24 juin il est démobilisé à St Sulpice des Landes, certains de ses compagnons de régiment trop pressés de rentrer dans le Nord seront faits prisonniers, mais lui , il rentre à Cartignies huit jours après l'Armistice.
En novembre 1942, Fernand est contacté par Eugène Lorette et il entre à L' OCM, en même temps que Jules Lebon, Roger Lebon et Emile Vallée, il signe un engagement avec la France Combattante.
Fernand est très actif, il porte des messages, il assiste à certains sabotages il participe aux parachutages, aux transports des armes Le 7 septembre 1943 Fernand est présenté à Jean Pierre « Pierre Deshayes » celui-ci le nomme Chef de secteur du BOA, il s'appellera «Raphaël » à compter de ce jour ,il sera à tous les parachutages sur le terrain Couesnon, il s'occupera de la coordination, du camouflage, et du transport des armes vers les groupes désignés, les armes pour la région de Lille étaient réceptionnées par des hommes venant de Lille et qui logeaient à l'hôtel terminus à Avesnes avant d'être conduits par Raphaël par des chemins détournés au point de livraison. Le 10 janvier un parachutage est prévu le message est «les jours diminuent" les containers étaient des gros cubes de 1 mètre environ contenant des postes émetteurs, le tout fut conduit chez Raphaël avec la voiture et le cheval de mon père il fallut faire plusieurs voyages.
Le 6 février1944, un nouveau parachutage le message est "les jours" .diminuent «Raphaël» est présent avec les 6 hommes ainsi que Gustave, pour ce parachutage, et ce jour là ce fut 2 avions mais les hommes n'étaient pas prévenus du 2ième.
Le 17 mars 1944, les allemands arrêtent mon père Jules Méresse et ses deux fils Robert et Gérard , Jules et Roger Lebon et Emile Vallée le groupe des 6 du terrain Couesnon est grillé dénoncé par un traître Paul Henri Plantain Agent de liaison de Robert qui connaissait ces hommes pour être venu chercher un poste émetteur en octobre 43 à la maison de mon père mais connaissait très bien Raphaël puisque celui-ci était Agent de liaison pour Lorette et portait souvent des messages en vélo chez le Docteur Robert Vétérinaire à Landrecies, Raphaël fut obligé de se cacher pendant un certain temps dans une ancienne fermette abandonnée à proximité de chez lui.
Quelques temps après l'arrestation de Jules Méresse et ses deux fils, les containers ont été enlevés par Raphaël, Paul Lecoyer, Léonce et Robert Roseleur, et conduits chez Raphaël avant d'être enlevés par des hommes venus en camion au calvaire de Fontenelle et convoyés par Raphaël.
Le BOA est grillé en Avesnois «Jean Pierre et Gustave,» s'installent dans un pavillon de chasse à Esquéheries avec les archives du BOA, Raphaël est chez Robert Degon à Le Nouvion habillé en pasteur mais très souvent au pavillon. Début août Jean Pierre est remplacé par Jean Vimont Vicary, le 28 août Jean Pierre, Jean Vimont Vicary, Raphaël, Gustave sont réunis pour le dernier parachutage sur le terrain Couesnon, les américains ne sont plus très loin, et tous les groupes de résistance sont présents pour prendre les armes qui leurs sont destinées,
Deux jours plus tard, les américains arrivent, Raphaël, et Vimont Vicary aidés par les résistants du maquis de la forêt de Le Nouvion participent à la libération du Nouvion, il reste quelques poches qui résistent dans le clocher et dans le cimetière, Raphaël et Vimont Vicary essaient de déloger ceux qui sont retranchés dans le cimetière, ils parviennent à en tuer plusieurs mais les allemands possèdent un mortier et Jean Vimont Vicary est gravement blessé « les jambes coupées » par un obus de ce mortier à quelques mètres de Raphaël « il se tire une balle dans la tête pour abréger ses souffrances ils font prisonnier le dernier c'est un SS, Raphaël lui dit de porter le brancard avec le corps de Jean Vimont Vicary, il refuse et essaie de s'enfuir il est abattu par Raphaël, ceux dans le clocher de l'église sont faits prisonniers.
La guerre est terminée pour Raphaël il rentre à Cartignies, il n'y a plus de Raphaël maintenant c'est Fernand il est nommé Conseiller Municipal par le Gouvernement Provisoire de la République en septembre 44. En mai 1945 aux Elections Municipales, Paul Lecoyer est élu Maire mais donne comme condition que Fernand soit son premier adjoint puis Fernand s'occupe de Henri Boucly qui a envoyé deux lettres à la gestapo il sera condamné à 20 ans de prison. Fernand s'occupe aussi du Monument à la Mémoire des Déportés, ce monument est inauguré le 4 mai 1947 ainsi que la rue Jules, Gérard, Robert Méresse et la rue Roger Lebon et les groupes scolaires Méresse Lebon.
Le 20 mai 1950 a lieu la remise à la commune de Cartignies de la Croix de Guerre avec étoile d'argent, la Légion d'honneur à Fernand, il fut décoré également de la Croix de Guerre, de la Médaille des Combattants volontaires de la résistance, de la médaille Anglaise du Kings medal for courage, Fernand sera maire de Cartignies de 1947 à 1990 poste qu'il laisse à son premier adjoint pour raison de santé
Le Dimanche 30 janvier 2000 nous apprenons avec tristesse le décès de Fernand à l'hôpital de le Nouvion en Thiérache. Ses obsèques furent célébrées en l'église de Cartignies le Mercredi 2 février 2000
Fernand avait 86 ans
Le 4 Février 2001 pour lui rendre hommage une stèle commémorative « La place Fernand Wargnie » fut inaugurée
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